Archives de Catégorie: Les papilles responsables

De bonnes raisons égoïstes pour manger bio

Il existe plein de bonnes raisons de manger bio liées à l’avenir de notre terre et à sa preservation; les principales étant rassemblées dans le document des consom’acteurs.

Mais pour nous consommateurs, quels sont les avantages égoïstes à manger bio?

  • 1. Le bio et la diversité

A plus de 27 ans, j’ai en une semaine découvert le chou-rave, le chou pointu et les nèfles grâce aux paniers bio. Ca n’est pas sur les étals du Monop, ni même sur ceux des maraichers parisiens que l’on peut trouver cette diversité. Seule l’agriculture biologique permet de faire (re)découvrir les produits peu à peu oubliés car non standardisés et moins plebiscités que les pommes vertes ou aubergines bien brillantes et cirées car blindées de pesticides.

  • 2. Le bio et son atout santé

Bon, soyons honnêtes, les scientifiques sont assez clairs là-dessus, aucune étude à ce jour n’a clairement mis en évidence un lien direct entre OGM/pesticides et maladies/défaillances du systeme immunitaire. Il est cependant difficile d’affirmer que les 1500 grammes de pesticides et additifs que nous ingurgitons chacun chaque année (selon une etude de l’INRA) n’ont pas de conséquences sur notre organisme. Dans mon cas particulier, j’ai souffert d’une allergie respiratoire assez persistante tout l’hiver (sans arriver à en définir exactement la cause) qui s’est relativement calmée ces dernieres semaines, coïncidant étrangement avec l’augmentation de la proportion de produits bio dans mon assiette. Ceci n’a rien d’un démonstration scientifique je vous l’accorde, mais en tous cas mon corps a l’air d’apprécier.

  • 3. Le bio ça n’est peut-être pas si cher

Je souhaiterais ici casser la grande croyance « le bio c’est pour les bobos aux larges poches ».

Oui si l’on compare produit à produit, le produit bio est toujours plus cher que le produit conventionnel: pour la viande par exemple, le steack bio coûtera entre 25 et 50% plus cher.

Mais la clé est le rééquilibrage des proportions. Botaya l’explique très bien dans son livre « Le Guide de l’Ecofood » je n’invente rien. Oui en achetant des légumes, du riz et de la viande le tout bio donc plus cher on peut arriver à composer une assiette moins chère que l’assiette conventionnelle (riz, légumes et viande non bio). Pas convaincus ? pas clair pour tout le monde? 

La preuve par les chiffres (et oui ca sert aussi à ça un blog : partager sa geekitude).

comparaison-assiettes1

 

Pour revenir au prix de la viande, la chaine de supermarchés Intermarché a lancé récemment une grande campagne publicitaire autour du pouvoir d’achat et des engagements de la marque à offrir des produits de qualité à prix cassés. Un de leurs engagements est d’offrir chaque jour au moins un type de pièce de viande à 1€50.

intermarche

Que mange ce boeuf pour finir à 15€ le kg, c’est-a-dire moins cher que du poulet de batterie? La guerre des prix n’est plus vraiment un avantage pour le consommateur, mais une menace évidente pour la qualité de nos assiettes. On me retorquera que cela permet aux familles modestes de pouvoir s’offrir de la viande chaque jour, mais cela n’est pas nécessaire à notre bonne santé!

Il faut arrêter de raisonner sur le prix de chaque aliment, et penser plus global, remplacer de temps en temps la viande par des légumineuses et des féculents.

Un peu longue mon argumentation mais mon point était de montrer que non, le bio ne revient pas plus cher. Dernier exemple en image, mon bento bio du jour:

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J’estime son coût à moins de 3€50: 1€80 pour le poulet fermier (70g), 50 cts pour le quinoa et 1€ pour tous les legumes (salade, haricots, chou-rave, carottes, salade, tomates cerise). Competitif non ? (meme prix qu’un plat en restaurant d’entreprise, moitié prix d’une micro-salade de Class’Croute les voleurs). Et oui, c’est copieux et nourrissant.

Donc on répète après moi: « le bio, ca ne revient pas plus cher ! »

Félicitations, et merci à ceux qui ont eu la patience de lire jusque là. Je vous souhaite un excellent week-end (oui, je commence à customiser mes bento !)

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Test: Le Campanier

Après avoir testé les services paniers de TousPrimeurs, j’ai voulu renouveller l’expérience avec Le Campanier.

Plus authentique, les fruits et légumes sont livrés dans des grands sacs en papier dans un point relais, dans notre cas une cave à vin près de chez nous. 12 euros le grand sac de légumes d’environ 6kg et 10 euros le sac de fruits d’environ 3-4kg. 

Sac de fruits

Les majeures différences du Campanier avec TousPrimeurs: tout est bio et on ne sait pas le contenu du panier à l’avance; là nous avions 1kg de patate, 1kg de carottes, une salade, deux choux raves (qu’est ce qu on va bien pouvoir en faire?), un chou pointu (meme question), et quatre artichauts. Pour les fruits, 3kg de pommes et bananes et 250g de nefles (encore la meme question).

Mon avis se résume assez vite:

  • Les plus: tout bio, plus authentique que les cartons et fruits étiquetés de tous Primeurs, obligation de découvrir de nouveaux fruits et légumes, moins cher
  • Les moins: la provenance des produits (majorité des légumes venant d’Espagne ou d’Italie) ruine complètement l’effort environnemental !

Origine des légumes

Origine - Fruits

Dans la guerre des paniers frais, je continuerai ma quête, pour trouver celui qui sera bon pour moi ET pour la planète.

We feed the world – Le marché de la faim

L’émission Thema « A qui profite la faim » diffusée hier soir sur Arte m’a un peu secouée.

Succession de trois reportages, cette emission visait à sensibiliser le spectateur sur l’industrialisation et la mondialisation de l’alimentation, et sur les conséquences plus dramatiques qu’il n’y parait sur nos modes de vie et sur les populations des pays en développement.

Reportage 1: We feed the World – Le marché de la faim.

Erwin Wagenhofer se demande comment aujourd’hui l’agriculture intensive des pays en voie de développement nuit à l’équilibre mondial, sous prétexte d’exploiter les lois du libre-échange: comment des tomates poussées sous serre en Espagne peuvent-elles parcourir des km pour être vendues en Autriche ? ; comment nos fruits et légumes européens (dont la production est soutenus par 275 miliards d’euros  d’aide à l’agriculture) se retrouvent-ils sur les étals des marchés sénégalais où les populations locales ne peuvent alors plus vendre leur marchandise car moins compétitive face à nos produits ? ; comment peut-on jeter deux milles tonnes de pain par jour à Vienne, brûler du blé et du mais, et importer des tonnes de soja du Brésil pour nourrir les élevages intensifs de poulets en Autriche ? Beaucoup de questions, et peu de réponses, mais ce questions doivent être posées pour que le consommateur comprenne que chacun de ses actes a des implications, et qu’il ne suffit pas d’acheter des ampoules basse consommation pour sauver la planète.

Des images marquantes, comme celles de l’élevage intensif des poulets, ou le manque d’eau et de nourriture dans la région de Pernambuco au Nord du Brésil, mais surtout un constat effarant: selon Jean Ziegler, rapporteur auprès de l’ONU sur le droit à l’alimentation, « Etant donné l’état actuel de l’agriculture dans le monde, on sait qu’elle pourrait nourrir 12 milliards d’individus sans difficulté. Pour le dire autrement, tout enfant qui meurt actuellement de faim est en réalité assassiné. »

Test: TousPrimeurs

Après un an de mailing INTENSIF, j’ai finalement craqué et essayer le service de paniers de fruits et légumes fourni par TousPrimeurs.com

Le principe est très simple, vous choisissez votre panier de fruits et/ou légumes chez un des producteurs partenaires ou vous le composez vous-même, vous choisissez le point relais (réseau de fleuristes dans Paris, pour les autres régions je ne sais plus) le plus proche de chez vous (jamais très loin, c’est assez bien réparti), vous payez et vous venez chercher votre panier un jour défini chez votre fleuriste.

Comme ça, ça l’air simple, mais j’ai quand même été confrontée à un choix difficile:

– panier avec fruits et légumes de proximité (Région Parisienne) issue de l’agriculture raisonnée (pas forcément bio, plus de détails ici)

– panier avec fruits et légumes bio, mais avec des courgettes venant d’Espagne et des tomates d’Italie…

J’ai opté pour la première option et reçu mon premier panier avant-hier. Alors heureuse?

Ben comment dire? Je ne sais pas à quoi je m’attendais vraiment, peut-être à un paysan en bottes avec sa brouette qui m’attendrait avec un panier plein de terre et de fruits appétissants en vrac. A la place deux cartons, et à l’intérieur des petits sacs en papier (comme ceux du marché) pour chaque type de fruit/légume, un peu formaté tout ça. Les fruits et légumes sont beaux, les champignons de Paris pleins de terre (ah enfin !!!), la salade et les pousses d’épinards bien fraîches. Ce soir j’ai trouvé un ver dans une des pommes (c’est un peu idiot mais j’étais contente, je me suis dit que ca prouvait que le fruit n’était pas traité à outrance, contrairement aux pommes de Monop, parfaitement lisses, parfaitement rondes, dans lesquelles je n’ai jamais trouvé un ver!)

Donc pour l’authenticité faudrait déménager dans le Vercors, mais pour la qualité je suis assez contente. Au niveau du prix: 23 euros (livraison de 3 euros comprise) pour 6,5 kg, soit entre 3 et 4 euros le kg, ça me parait honnête pour des fruits et légumes sains.

Expérience à retenter, peut-être chez un concurrent?

La viande et nous

Je dévore le livre de Botaya.

Hier j’ai lu le chapitre sur la viande. je ne vais pas faire une analyse de texte mais juste présenter des faits marquants:

– la production d’1 kg de boeuf nécessite  entre autres de 15 à 18 kg de céréales et de 15 à 18 l d’eau, réduisant ainsi les terres agricoles disponibles pour les céréales directement consommés par les hommes, et augmentant la consommation d’eau (il est estimé que 45% de l’eau employée pour les aliments mondiaux est consommée par l’élevage).

en France on consomme environ 107 kg de viande par personne et par an. Ca parait énorme, hein? 2 kg par semaine, mais il faut compter le boeuf, les volailles, le jambon et les dérivés tels que paté, charcuterie, etc. et ça donne bien près de 300g de viande par jour.

– selon Botaya et ses sources, 60 g de viande par jour nous suffirait et il conseille de privilégier les viandes maigres., telles que le poulet qui consomme 4 fois moins de céréales par kg produit.

En pratique, j’avoue ne pas manger souvent de viande rouge (maximum deux fois par semaine) mais c’est en général de bons morceaux, plus de 200-300g (j’ai la chance d’habiter près d’un des meilleurs bouchers de Paris!)

Au delà des prescriptions de Botaya, la logique  de notre consommation alimentaire est au fond la même que la logique de notre consommation énergétique ou la logique de notre consommation d’eau: nos ressources sont FINIES, il est donc utopique, irréaliste, IDIOT de croire que nous pouvons continuer à épuiser ces ressources frénétiquement.

J’en parlais avec un collègue hier soir qui me disait « ne te laisse pas trop monter la tête car tu vas finir par ne plus rien manger ». Je ne me prends pas la tête et oui je continuerai à manger de tout, mais peut être plus dans les mêmes proportions. Je prends conscience de ce qui m’entoure et je veux me sentir active dans l’avenir de notre Terre. Même si agir par son alimentation peut paraître futile, inutile pour la majorité, plus tard je ne veux pas avoir à dire « Je ne savais pas, je n’avais pas compris que c’était si grave! »

Manger mieux #1

Autour de moi j’entends parler de régime Atkins, de régime du groupe sanguin, de régime dissocié. Le terme même de « régime » me gêne quand il est employé dans son sens court-termiste.

Selon moi un régime alimentaire c’est surtout une manière de consommer, de varier, d’équilibrer qui permet au final de ne jamais faire les régimes pré-cités.

Samedi après ma folle quête de bento, je me suis réfugiée dans le temple des livres/DVD/Hifi (je n’étais pas la seule, qui a dit que la consommation baissait ?). J’y ai acheté un livre très intéressant: « Le guide de l’Eco-food » de Alexis Botaya, aux Editions Minerva 2008.

Alexis Botaya montre par cet ouvrage qu’en se nourrissant en accord avec la planète (moins de viande, plus de céréales et de légumineuses, moins de poisssons menacés, des fruits et légumes de saison), on arrive à un meilleur équilibre pour son propre organisme.

J’ai trouvé les mêmes principes sur le site de la fondation Nicolas Hulot (fondation sponsorisée par TF1 et L’Oréal, ça m’a quand même un peu gênée, mais d’un autre coté si ces grandes entreprises souhaitent se donner bonne conscience en donnant de l’argent pour la cause environnementale, pourquoi ne pas en profiter ? tant que ce n’est pas Unilever ou Monsanto …). Donc sur ce site on trouve différents documents résumant les modes de consommation recommandés (le livre de Botaya est d’ailleurs cité en biblio) mais aussi le réseau des AMAP (même à Paris, sisisi!):

– le guide pour mieux consommer

– les fruits et legumes de saison

– les AMAP: Association pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne

Donc ma prochaine étape, appeler l’AMAP qui est  à cinq minutes de chez moi et arrêter de mettre des haricots verts dans mon Bento (hors saison !!! )

Rajout du 12 Avril: AMAP sur liste d’attente